Le CNIT, Centre des Nouvelles Industries et Technologies est un concept enchanteur réussi: business et loisirs en famille s’entremêlent. Sa coque mince en béton armé en fait un chef d’œuvre. L’ouvrage est conçu dans les années 50 par les architectes Robert Camelot, Bernard Zehrfuss et Jean de Mailly. Il est situé dans le quartier d’affaires de La Défense, à l’ouest de Paris. A l’origine, c’est un musée dédié aux innovations industrielles de la France d’après-guerre. Vous allez découvrir sa construction et ses rénovations à travers la sensibilité personnelle du photographe, Cédric Emeran. Son œil aiguisé et passionné pour cette architecture moderne.
CNIT, business et loisirs
Le CNIT aujourd’hui est un lieu mêlant audace et innovations. Vous y trouvez toutes ces activités:
- Commerces
- Centre de congrès
- Bureaux
- Loisirs
Auriez-vous imaginé passer d’agréables moments avec vos enfants? Cédric Emeran est un photographe trentenaire passionné par l’architecture. Il en a fait un lieu de promenade familiale:
Avec mes enfants, on s’arrête à la Fnac. On fait notre shopping à Decathlon, Naturalia etc. Il y a aussi un mur d’escalade, une piste de jeux central où mes enfants peuvent se dépenser, vous confie amusé le père de famille
En effet, sur les deux niveaux du bâtiment, plusieurs enseignes se sont installées: Habitat, La poste, Monoprix etc.
Vous y croisez aussi des femmes et des hommes au travail qui se rendent aux:
- Bureaux « Campus Voyages SNCF », la formation de l’ESSEC
- Salons et conférences autour des sujets technologiques
- Hôtel Hilton
Pourquoi le CNIT?
Le photographe vous explique que le CNIT fait partie de ses monuments favoris à Paris:
C’est un lieu central où je passe tous les jours. Je connais le CNIT depuis 2008. J’ai suivi ses rénovations. J’habitais dans le quartier. Ma femme y travaillait.
Une histoire personnelle lie donc cet homme à ce bâtiment. Une affection particulière qu’il transpose dans ses shootings.
Une double vie… professionnelle
Avec un sourire large et généreux, il vous raconte sa révélation professionnelle. Il s’agit d’une rencontre évidente… Comme Un Reflex, le nom de son blog photo:
Pour mes trente ans, ma femme et ma famille m’ont offert mon premier Reflex. C’était en 2009. J’étais encore salarié dans le milieu bancaire. Avec mon appareil, j’ai commencé à prendre des photos de mon balcon. Puis très vite, la vie urbaine m’a attiré. Je suis sorti capturer Paris. J’ai senti que j’avais quelque chose en plus. J’ai donc décidé de créer mon blog en 2010. En 2015, j’exerce le métier de photographe indépendant.
L’artiste se définit par une sensibilité citadine. Il photographie:
- L’architecture intérieure et extérieure
- Les chantiers
- Les événements d’entreprise
- Les portraits
Le quartier de La Défense reste son lieu préféré. Le CNIT exerce sur lui une attraction particulière: gagner son cœur d’artiste.
CNIT, un musée sous une coque mince en béton armé
Le Centre des Nouvelles Industries et Technologies (CNIT) est à l’origine un musée. Construit dans les années 50, il est consacré aux innovations industrielles. Fierté de la France d’après-guerre.
Son auteur
On doit cette idée à Emmanuel Pouvreau, président du Syndicat de constructeurs de machines-outils.
Voir le chantier du CNIT présenté par son auteur.
Le site retenu se trouve au rond-point de La Défense, dans la banlieue ouest de Paris.
Auriez-vous visualisé ce paysage à l’époque, avec:
- une colline dont le sous-sol fourmillait déjà de passages et parkings souterrains
- un jardin de 25 hectares qui surplombait une dalle de béton armé
- une gare de chemin de fer
- un environnement pavillonnaire
Ses architectes et ingénieurs
Trois architectes contribuent à l’œuvre du CNIT:
- Robert Camelot
- Bernard Zehrfuss
- Jean de Mailly
Deux ingénieurs conçoivent:
- La façade, par Jean Prouvé
- La coque mince en béton armé, par Nicolas Esquillan
Un chantier en 3 étapes
Construction
En 1956, la construction du CNIT démarre et va durer deux ans. Le bâtiment repose sur :
- Un terrain triangulaire
- Une couverture de béton à double coque, séparée par un vide
- Une structure sous la forme d’un voile gonflé par-dessous, soutenu par trois points d’appui reliés par d’énormes tirants
- Une voûte de 220 mètres de côté et 50 mètres de haut
- Une coque de 22.500 m²
Rénovation en 1988
Les architectes de cette rénovation sont Andrault et Parrat, Torrieri et Lamy avec Zehrfuss comme architecte-conseil. Ils revoient:
- La structure intérieure
- L’accueil agrandi sur un espace de 200.00m² contre 100.000m² auparavant
Ils conservent :
- La voûte
- Les façades
Une organisation qui ressemble au CNIT aujourd’hui avec un ensemble de:
- Bureaux
- Hôtel de luxe
- Zone commerciale
Les espaces s’articulent en couronne autour d’un grand patio central. Au sous-sol, deux amphithéâtres forment un centre des congrès. Avec un inconvénient de taille, vous souvenez-vous? Son plafond trop bas ne permettait pas d’accueillir des salons et manifestations d’envergure. De plus, les bureaux sont partiellement occupés. Quant à la lumière, elle fait défaut. Tout un défi relevé par la restructuration des années 2000.
Restructuration de 2006 à 2009
Conduit par les architectes Cuno Brullmann et Jean-Luc Crochon en collaboration avec Pierre Parrat, le CNIT finit sa restructuration en 2009. L’ouvrage se renforce en:
- Surfaces de bureaux, écartées de la voûte
- Zone commerciale
- La coque extérieure retrouve sa blancheur initiale
Le photographe vous confie la remarque de son fils:
On dirait le logo de Mercedes! a fait observer le petit garçon en pointant son regard sous la voute.
Enfin, la dalle de la Défense est partiellement démolie. Bâtie dans les années 80, elle enterrait d’un bon tiers le CNIT. L’ouvrage retrouve sa forme d’origine avec ses trois pieds avec pour avantage:
- L’accès par cinq passerelles
- L’exploitation au niveau inférieur
- La liaison directe entre le centre du congrès et la gare de la Défense
La lumière inonde l’intérieur et facilite la circulation des personnes. Une invitation à s’y aventurer, naturellement. C’est l’esprit voulu par Unibail- Rodamco, propriétaire des lieux. Serait-ce un oasis qui vous protège de tous ces tours environnants?
Ce bâtiment continue à évoluer. Savez-vous qu’à 20 mètres de profondeur du parking, la SNCF construit le prolongement de la ligne E du RER? Son inauguration est prévue en 2020. Un projet phare du Grand Paris.
Découvrir le projet livré pour 2020:
Quelques chiffres
Construction
- 1956 à 1958, durée des travaux de construction
- 1989 et 2008, rénovations
Structure
- Coque en béton armé
- Voile mince double
Superficie
- 200.000 m²
- 50 m de hauteur
- 13 niveaux
Visites par an
- 6 millions de visiteurs
- 1.500 événements professionnels
Vous avez suivi les transformations du CNIT des années 50 à nos jours. C’est aujourd’hui un lieu magique où se mélangent subtilement les affaires et la vie en famille. Avec Cédric Emeran pour guide, le photographe est fidèle à l’esprit de ce bâtiment : il a puisé l’origine de sa vocation dans ce quartier. Depuis, il profite avec ses enfants des magasins et activités de ce monument. Avec 6 millions de visiteurs par an, cet édifice vous a déjà peut-être conquis.
Crédit Photo: Cédric Emeran & Cécile Nguyen
Cédric, son site professionnel, comptes Instragram, Twitter et Facebook.
6 Comments
J’aime beaucoup cette rédaction et les autres car elle est vivante et vibrante.
Merci.
Merci Agnès. Je le dois à mes invités: rencontres de femmes et hommes, plein d’histoires et d’émotions que je vous partage sur ce blog😉
Extraordinaire histoire de vie et rencontre entre une passion et un lieu d architecture magistrale. Merci Cécile pour cet article qui marie si bien au travers de ton écriture la technique, l’esthétique et l’intelligence de cet ouvrage d’art. J’adore. Merci encore
Whaou! Merci Martine pour ce retour, sensible et profond. Que de beaux compliments! J’adore aussi 😉
De beaux commentaires ^_^
Oui Cédric, de très beaux commentaires à la hauteur de la passion du photographe pour ce monument 😉